Kornfelder fühlen
Die Wolken wie Mäherschritt,
Die toll gehn und kühlen,
Wenn Glutangst näher schritt.
In weißer Erregung
Schwanken die Raden.
Der Roggen Bewegung,
Wo die Winde baden.
Die Ähren empfingen
Tode statt Lohne.
Es stirbt ein Singen
Im blühenden Mohne:
Wir wollen wallen,
In Schmerzen verlorne;
Und werden fallen,
Opfer erkorne.
Wir tragen Gewande,
Aus Sonne gesteppt,
Und werden im Lande
Zum Blutstuhl geschleppt.
Wir neigen die zarten
Mädchenhälse
Männern, den harten,
Auf grauem Felse.
Die Schwäne erzählen
Von uns am Nil,
Die kleinen Seelen
Litten zuviel.
In weißer Erregung
Schwanken die Raden.
Der Roggen Bewegung,
Wo die Winde baden.
Wann zog der Mai weg? –
Der wilden Gänse
Gespenstiges Dreieck!
Wie eine Sense!
Kornfelder fühlen
Die Wolken wie Mäherschritt,
Die toll gehn und kühlen,
Wenn Glutangst näherschritt.
Erstveröffentlichung:
Die Aktion Bd. 2, Jg. 1912, Nr. 30 (24. Juli)
Champs de blé
Lesnuages faucheurs fous
Piétinent les champs de blé,
Leur fureur refroidit
Quand la peur de braise approche.
Une excitation blanche
Couche la nielle.
Remous de seigle,
Oú les vents se baignent.
Les épis recevaient
La mort en échange.
Dans les coquelicots en fleur
Un chant se meurt :
Partis en pèlerins
De douleurs éperdus,
Nous tomberons
En victimes élues.
Nous portons l’habit
Surpiqué de soleil,
Et serons sur la plaine
Traînés: à échafaud.
Nous courbons nos tendres
Cous de jeunes filles
Devant la rudesse des hommes
Sur la roche grise.
Les cygnes parlent
De nous au Nile,
Les petites âmes
Connurent le pire.
Une excitation blanche
Couche la nielle.
Remous de seigle,
Oú les vents se baignent.
Le mois de mai depuis quand disparu ? –
Le vol des oies
Triangle fantôme !
Comme une faux !
Les nuages faucheurs fous
Piétinent les champs de blé,
Leur fureur refroidit,
Quand la peur de braise approche.
© 2005-11 Eberhard Scheiffele (Traductions de 22 poèmes de Paul Boldt)